Depuis septembre dernier, Sarah Vive les Papilles propose une cuisine saine et traditionnelle. Un food-truck écoresponsable, qui met en avant les producteurs locaux et propose ses plats dans des bocaux consignés.
Des laboratoires aux cuisines, il n’y a qu’un pas. C’est, en tout cas, celui réalisé par Sarah Allevard, dont le food-truck sillonne le Pays de Retz depuis septembre dernier. Une trajectoire qui peut surprendre, mais qui était, pourtant, une évidence pour l’entrepreneuse de 35 ans. Car avant de se mettre aux fourneaux, c’est dans les laboratoires que cette native de Marseille a débuté sa carrière professionnelle. Durant une dizaine d’années, Sarah s’est penchée sur l’oncohématologie, l’étude des cancers du sang.
Précision, théorie et rigueur sont alors le quotidien de la jeune femme : « Ce côté scientifique me plait beaucoup. Il y a une rigueur, on sait où on va… C’était très intéressant et le domaine de la génétique me plaisait énormément », explique-t-elle. « Mais on ne peut pas être créatif ! » Le manque d’inventivité se fait ressentir. Sarah décide alors de prendre un grand virage dans sa vie professionnelle, pour passer de la recherche à l’expérience culinaire. Et le coup de cœur est immédiat. « Quand j’ai ouvert la porte d’une cuisine, je me suis dit : C’est cool ici ! » La magie des cuisines opère dans l’esprit de l’apprentie cuisinière, qui obtient rapidement son CAP Cuisine à Grenoble.
Dans sa soif de connaissance, Sarah passe également son CAP Pâtisserie puis travaille au sein de divers établissements : de la cuisine collective au traiteur, en passant par la brasserie… L’éventail est large, et lui permet d’appréhender au maximum les différents univers qui s’ouvrent alors à elle. Installée à Pornic depuis 2019, c’est au sein du Marius, à Pornic, qu’elle continue de faire ses gammes. Elle y reste jusqu’en septembre 2020. « C’était une expérience très enrichissante. J’y ai énormément appris. On doit faire face à des volumes importants, mais toujours avec une grande précision. J’y ai un peu retrouvé ma rigueur scientifique. C’est ce que j’adore dans ce métier ! ».
La graine de l’entrepreneuriat prend vite racine dans l’esprit de Sarah Allevard, qui réfléchit à lancer sa propre activité en 2020, à la suite du deuxième confinement et des nouvelles fermetures des restaurants. L’idée du food-truck est alors rapidement trouvée, puis s’affine au fil du temps. « Lors de ce confinement, quand on pouvait faire nos quelques kilomètres autour de chez nous, on allait à la plage. Sur le trajet, j’ai vu les poubelles des centres-villes qui débordaient. Je trouvais des emballages sur la plage, dans les parcs pour enfants… Il y en avait partout ! » C’est décidé, la cuisine de Sarah sera respectueuse de l’environnement ou ne sera pas.
C’est pourquoi depuis septembre dernier, son food-truck Sarah Vive les Papilles propose une cuisine zéro-déchet. Comment ? En optant pour des récipients en verre consignés. Les serviettes sont en tissu. Et les couverts en inox proviennent d’une ressourcerie de Pornic. Pour la saison estivale, Sarah réfléchit à proposer des serviettes en papier qui puissent être compostées à la maison. « J’essaye d’aller au bout de la démarche », conclut celle qui a même trouvé un moyen de recycler ses capsules de café, en travaillant avec la bijouterie Lil’O’Caps de Machecoul, qui les transforme en bijoux.
Dans cette démarche respectueuse de l’environnement, Sarah travaille également avec des produits locaux pour réaliser des plats sains et traditionnels, dans un menu renouvelé deux fois par semaine. Parmi ses fournisseurs : le GAEC Dureau à Chaumes-en-Retz, la Ferme de Maud à Chauvé ou encore la Ferme de la Bévinière à Vue. Même ses boissons sont locales. « Il y a un vrai circuit-court sur le territoire, avec beaucoup de producteurs locaux. Développer une conscience sur le sujet des déchets, c’est déjà énorme. Si cela peut montrer que c’est possible, c’est très bien ».